Le 3ème Forum des Maires (FoM) a eu lieu les 2 et 3 octobre à Genève. Il a permis aux maires de partager des expériences précieuses sur la régénération urbaine et la résilience à travers une série de tables rondes, y compris un nouveau "segment interrégional", coorganisé par le Global Cities Hub (GCH) et toutes les commissions économiques régionales de l'ONU et qui a rassemblé des maires de toutes les régions. Pour la première fois dans l'histoire de l'ONU, les maires ont pu transmettre, par l'intermédiaire du forum, des recommandations formelles aux États membres de l'ONU. Les maires ont notamment invité les États à impliquer les villes et à faciliter leur participation à tous les processus pertinents de l'ONU, afin de favoriser un multilatéralisme renouvelé et inclusif. Bien que le FoM soit encore un jeune organe, le GCH est convaincu qu'il a un immense potentiel pour devenir un organe des Nations unies à part entière afin de faciliter l'engagement des villes et des régions sur la scène mondiale. À l'avenir, la GCH espère que le FoM élargira son champ d'action géographique et étudiera les moyens de s'associer à d'autres parties de la Genève internationale. Le GCH continuera à s'engager auprès du FoM et à soutenir le développement de ce nouvel organe de l'ONU qui se réunira à nouveau à Genève en 2024.





Les 3rd Le Forum des Maires (FoM) s'est déroulé les 2 et 3 octobre, à Genève, sous le thème La régénération urbaine à l'horizon 2030. Il a rassemblé environ 300 représentants de villes, d'entités des Nations unies (y compris toutes les commissions régionales des Nations unies), d'États, ainsi que d'ONG et d'universités.
L'engagement en faveur du développement urbain durable et des objectifs de développement durable (ODD) est au cœur de la mission de l'Observatoire. Sur les 60 villes représentées, 41 dirigeants de villes ont partagé leurs expériences et leurs défis en matière de régénération et de résilience urbaines, présentant des solutions qui répondent simultanément aux besoins et aux aspirations de leurs résidents, se protègent contre les catastrophes et relèvent le défi du changement climatique, d'une manière qui soutient la mise en œuvre réussie de l'Agenda 2030.
Dans son discours d'ouverture, Sami Kanaan (Président du FoM, Président du Global Cities Hub) a félicité les États membres de la CEE-ONU pour leur décision, prise en janvier 2023, d'institutionnaliser le MdM, permettant ainsi aux voix des collectivités locales d'être officiellement transmises au sein de l'ONU. Pendant trop longtemps, les villes et les régions ont été exclues du multilatéralisme et l'Assemblée parlementaire a remédié à cette lacune. Il a exprimé l'espoir que le forum se développe au fil des ans pour devenir un point d'ancrage majeur des Nations unies pour les maires du monde entier. Un point d'ancrage leur permettant d'exprimer leurs préoccupations aux États et de travailler ensemble à l'élaboration de solutions efficaces aux défis mondiaux, d'une manière qui tienne compte des réalités quotidiennes auxquelles sont confrontées les collectivités locales.
Le directeur général de l'Office des Nations unies à Genève, le secrétaire exécutif de la CEE-ONU et l'avocat du Forum, Lord Norman Foster, ont également participé à l'ouverture du Forum. Ils ont respectivement souligné la nature innovante du FoM, en tant que nouvel organe des Nations unies capable de transmettre les recommandations des maires aux États membres de l'ONU, le fait que les villes s'attaquent aux problèmes les plus urgents de notre époque et leur rôle crucial dans la réalisation d'un avenir durable.
Les maires ont partagé leurs précieuses expériences en matière de régénération urbaine et de résilience à l'occasion d'une série de discussions, notamment dans le cadre d'un nouveau forum "segment interrégional" du FoM. Co-organisé par le Global Cities Hub (GCH) et toutes les Commissions économiques régionales des Nations Unies, ce segment a rassemblé pour la première fois des maires d'Europe et d'ailleurs.[1] de discuter des défis et des bonnes pratiques en matière de régénération urbaine et de renforcement de la résilience, à travers leur perspective régionale spécifique.
Au cours du forum, il a été reconnu que les villes sont souvent plus ambitieuses que les ÉtatsIl a également été mentionné que les autorités municipales étaient souvent les mieux placées pour agir rapidement en réponse aux crises et aux urgences, grâce à des relations solides avec les communautés et à une connaissance approfondie du terrain, lorsqu'il s'agit d'élaborer des plans pour l'avenir, notamment en ce qui concerne la durabilité, la neutralité climatique et l'inclusion. Il a également été fréquemment mentionné que les autorités municipales étaient souvent les mieux placées pour agir rapidement en réponse aux crises et aux urgences, grâce à des relations solides avec les communautés et à une connaissance approfondie du terrain, lorsqu'il s'agit d'interventions efficaces et ciblées.
En outre, les villes ont souligné que résilience, souvent intégrés dans leurs plans ambitieux, s'étend au-delà de l'infrastructure physique. Elle englobe également la capacité des communautés à s'adapter, à se rétablir et à prospérer face au changement. En donnant la priorité à la fois au bien-être des habitants et à la préservation de l'environnement, les maires reconnaissent qu'un environnement urbain résilient ne se contente pas de résister aux pressions extérieures, mais qu'il favorise également le bien-être mental et physique de ses habitants, encourageant une coexistence harmonieuse entre les humains eux-mêmes et la nature.
Les villes participant au forum étaient très diverses, certaines étant confrontées à des défis spécifiques tels que des conflits armés, des faiblesses en matière de gouvernance, de graves pénuries d'eau ou même un tourisme de masse. Néanmoins, il était intéressant de identifier les points communs entre eux. Il s'agit notamment de
- La lutte contre le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes, tels que les inondations, les sécheresses et les vagues de chaleur ;
- Faire face aux changements démographiques, qu'il s'agisse de l'augmentation ou du vieillissement de la population ;
- Assurer une transition énergétique en douceur et promouvoir des bâtiments, des éclairages publics et des transports publics efficaces sur le plan énergétique ;
- Fournir des logements adéquats et abordables et améliorer les zones d'habitat informel ;
- Lutter contre la pollution de l'air, de l'eau et du sol ;
- Revitaliser les quartiers défavorisés des villes ;
- Limiter les impacts négatifs de la privatisation des terres ;
- Préparer les villes aux chocs futurs, y compris les catastrophes, les pandémies, les flux migratoires massifs, etc.
- Enfin, et ce n'est pas le moins important, il faut remédier au manque important de ressources municipales nécessaires pour faire face aux nombreux défis mondiaux et locaux auxquels les maires sont confrontés sur le terrain.
Nombreux des solutions innovantes ont été présentées pour relever ces défis. Certains ont adopté des solutions basées sur la nature - comme la végétalisation des espaces publics pour réduire la chaleur urbaine ou la création d'infrastructures naturelles pour absorber l'excès d'eau et éviter les inondations dans les centres urbains, tandis que d'autres ont pris des décisions telles que l'établissement de zones d'air pur. Il a également été fait référence à la réglementation stricte des prix des transports publics, aux logements sociaux subventionnés localement, aux politiques limitant la part des revenus pouvant être utilisée pour payer le loyer, à la création de zones à énergie positive, aux technologies intelligentes permettant d'économiser l'énergie ou à la mise en place d'assemblées municipales pour impliquer les habitants et garantir leur participation à diverses initiatives de la ville.
Les dirigeants municipaux ont souligné l'importance de la coopération entre villes pour partager les meilleures pratiques, ainsi que des partenariats avec les organisations internationales pour parvenir à une régénération urbaine durable et à la résilience, et pour mobiliser des ressources à cet effet.
A la fin du Forum, recommandations sur la régénération urbaine[2] ont été approuvées par le Forum des maires et transmises pour adoption au Comité du développement urbain, du logement et de l'aménagement du territoire de la CEE-ONU. Le Forum des maires a notamment formulé une recommandation très importante à l'intention des États membres de la CEE-ONU. Les maires invités "les États membres à impliquer les villes et à faciliter leur participation à tous les processus pertinents des Nations unies, afin de favoriser un multilatéralisme renouvelé et inclusif".
Le FoM a élu son nouveau Bureau pour préparer ses 4th qui se tiendra en 2024 à Genève. Il a été convenu par consensus que les maires de Skopje/Macédoine du Nord, Braga/Portugal et Glasgow/Royaume-Uni deviendraient membres du Bureau, Skopje assurant la présidence. Il a également été décidé que le maire de Genève/Suisse resterait membre d'office et observateur du Bureau, afin de continuer à apporter son soutien au Forum sur les questions logistiques, en sa qualité de ville hôte.
En marge du forum, la GCH a coorganisé plusieurs événements intéressants qui ont attiré beaucoup de monde.:
- Le 2 octobre, la GCH a offert aux maires une occasion unique de rencontrer des responsables d'organisations internationales (HCR, OMS, FICR, UN Habitat) et d'engager un dialogue sur les défis urbains, notamment l'afflux de réfugiés, la santé, le changement climatique et le développement urbain durable. Tous les chefs d'organisations internationales ont souligné que les gouvernements locaux étaient des interlocuteurs clés pour eux, car c'est au niveau local qu'une réelle différence peut être faite dans la vie des gens. Ils ont donc tous réaffirmé leur volonté de s'engager davantage avec les maires à l'avenir, en apportant une valeur ajoutée au travail en cours avec les États et leurs administrations centrales. Plus d'informations sont disponibles ici.
- Le 3 octobre, à l'initiative de la ville de Gand/Belgique, des maires, des représentants des Nations unies et de la société civile ont discuté de la manière dont les gouvernements locaux ouvrent la voie à des systèmes alimentaires mondiaux durables. Bien que les villes du monde entier soient confrontées à divers problèmes liés à l'approvisionnement alimentaire et à la réduction des déchets, elles partagent toutes un défi commun, comme l'a souligné l'un des experts de l'ONU, le problème des "puces", c'est-à-dire le problème de l'obésité qui touche à la fois les riches et les moins privilégiés. Le leadership des villes dans l'adoption de méthodes durables pour fournir de la nourriture à leurs habitants est apparu comme l'un des sujets de discussion les plus importants parmi les maires et les experts au cours des 3 jours de la conférence.rd FoM.
- Le sommet "Building Bridges 2023" qui s'est tenu à Genève a été l'occasion de réunir autour d'une même table des maires, des entités des Nations unies et le secteur financier pour discuter du financement durable au niveau local par le biais de l'action des Nations unies. Lors d'un événement organisé le 3 octobre, les villes d'Amman/Jordanie, Dire Dawa/Ethiopie, Dodoma/Tanzanie, Kigali/Rwanda, Naga/Philippines, Nakhom Si Thammarat/Thaïlande et Otavalo/Equateur ont gâté le public avec des exemples de projets visant à atteindre les ODD au niveau local, allant d'un centre de contrôle et de commande intégré au déploiement de Metaverse dans les écoles et à la construction d'un observatoire de la ville intelligente, en passant par l'électrification solaire de l'hôtel de ville et la gestion intelligente de l'eau et des déchets. Au cours de l'événement, l'accent a été mis sur le fait que l'ampleur et la complexité de la réalisation des ODD nécessitent une collaboration concrète et à long terme entre un large éventail d'acteurs, y compris les Nations unies, la communauté financière, les propriétaires d'actifs, les réseaux du secteur privé, ainsi que les gouvernements locaux et régionaux. Plus d'informations sont disponibles ici.
- L'événement Examens nationaux volontaires (ENV) - Examens locaux volontaires (ELV), qui s'est tenu le 3 octobre, a rassemblé de nombreux maires, fonctionnaires et experts. Ils ont discuté de l'élaboration de VLRs qui peuvent compléter les VNRs, afin de rendre compte efficacement de la mise en œuvre des SDGs. La discussion a été animée, certains maires expliquant comment la collecte et la présentation des données peuvent améliorer la qualité des VLR, tandis que d'autres - comme le maire de la ville de Dodoma/Tanzanie - ont exprimé leur intention de préparer leurs premiers VLR. Les commissions économiques régionales de l'ONU et UN Habitat ont souligné la valeur des échanges régionaux sur les RVL et la manière dont ils peuvent apporter leur soutien à cet égard. L'événement s'est conclu en soulignant la nécessité pour les villes de présenter leur VRL aux gouvernements nationaux dans le cadre d'un processus formel, favorisant ainsi des liens solides avec les VRN de leur État.
- La résilience urbaine est au cœur d'un projet interagences mené par toutes les commissions économiques régionales des Nations unies et UN Habitat, avec le soutien de GCH. Le projet vise à renforcer la capacité des villes à élaborer et à mettre en œuvre des plans de réponse et de reprise en cas de crise ou d'urgence (changement climatique, catastrophes naturelles, conflits, pénuries d'énergie, etc.) Tirant les leçons du succès du projet passé (2020-2022) qui a soutenu 16 villes pilotes avec des outils de diagnostic et de planification pour renforcer leur résilience dans des domaines pertinents, l'événement organisé le 4 octobre a lancé le projet de suivi (2023-2025) axé sur la mise en œuvre d'activités visant à renforcer la résilience dans 5 villes pilotes. Plus d'informations sont disponibles ici.
En conclusion, à l'heure où le multilatéralisme et son efficacité sont constamment remis en question, les 3rd L'édition 2010 du FoM a été un événement inspirant, mettant en avant de nombreuses bonnes pratiques, des idées innovantes et des solutions locales de la part des maires. Elle a mis en évidence le fait que les collectivités locales sont en première ligne pour relever les défis mondiaux, notamment le changement climatique, les pandémies, les migrations de masse, la pollution, les inégalités croissantes, les conflits, etc. L'ampleur et l'importance de ces défis sont telles qu'aucun État ne peut y faire face de manière isolée. L'ampleur et l'importance de ces défis sont telles qu'aucun État ne peut les relever seul. Tous les États et tous les niveaux de l'État doivent jouer leur rôle et contribuer à les relever. La reconnaissance des gouvernements locaux n'affaiblit en rien le rôle des États et de leurs administrations centrales, mais cherche plutôt à renforcer l'efficacité et la pertinence du multilatéralisme en reproduisant et en amplifiant les solutions locales au niveau mondial.
Bien que le FoM soit encore un jeune organe, la GCH est convaincue qu'il a un immense potentiel pour devenir un organe de l'ONU à part entière afin de faciliter l'engagement des villes et des régions sur la scène mondiale, de renforcer le dialogue entre les villes, l'ONU et ses États membres et de créer un multilatéralisme plus inclusif, tel que promu par le Secrétaire général de l'ONU, M. Guterres. À l'avenir, la GCH espère que le FoM élargira son champ d'action géographique et explorera les moyens de se relier à d'autres parties de la Genève internationale, car les maires ont beaucoup à partager lorsqu'il s'agit de relever des défis dans les domaines de la santé mondiale, de la numérisation, des droits de l'homme, des affaires humanitaires, de la migration, etc. La GCH se réjouit donc de continuer à s'engager avec le FoM et de soutenir le développement de ce nouvel organe de l'ONU qui se réunira à nouveau à Genève en 2024.
[1] Amman/Jordanie, Cotonou/Bénin, Damiette/Egypte, Dire Dawa/Ethiopie, Dodoma/Tanzanie, Glasgow/Royaume-Uni, Kigali/Rwanda, Naga/Philippines, Nakhon Si Thammarat/Thaïlande, Navarro/Argentine, Roma/Italie. Otavalo/Equateur.
[2] Voir Doc. ECE/HBP/2023/1