Chercher

Les villes travaillent également sur les droits de l'homme

Le 8 juin, lors de la les 2et Assemblée de l'ONU-Habitat (Nairobi), le Geneva Cities Hub a organisé un événement parallèle en partenariat avec des membres de la Commission européenne. Coalition pour les GRL dans l'EPU (UN Habitat, Friedrich Ebert Stiftung, OHCHR, UPR Info, Geneva Human Rights Platform). L'objectif était de souligner que l'Examen Périodique Universel (EPU), un mécanisme du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, devrait également être utilisé par les gouvernements locaux et régionaux (LRG) pour présenter leur travail sur les SDG et les droits de l'homme. En savoir plus sur la façon dont les gouvernements locaux et régionaux peuvent contribuer à l'EPU ici.

Chaque jour, les GRL localisent les objectifs de développement durable (ODD) et travaillent sur le logement, l'eau et l'assainissement, les espaces publics sûrs, l'inclusion sociale, l'égalité des sexes, etc. Alors que les gouvernements locaux s'appuient explicitement sur les objectifs de développement durable comme cadre de référence pour guider leurs politiques et leurs programmes, il semble que l'on soit moins conscient du fait que les gouvernements locaux réalisent également les droits de l'homme. En localisant les ODD et en respectant les droits de l'homme, les GRL contribuent à la mise en œuvre des obligations internationales des États. Par conséquent, les GRL devraient acquérir une plus grande visibilité internationale et mettre en avant leur travail quotidien crucial. De plus en plus de GRL soumettent des examens locaux volontaires (VLR) démontrant leur progression dans la réalisation des ODD. Cependant, les GRL pourraient obtenir une plus grande visibilité internationale pour leur travail sur les ODD et les droits de l'homme par le biais de l'EPU. Les GLR ont beaucoup à gagner en participant à l'EPU, notamment une meilleure compréhension de leur position sur les ODD et les droits de l'homme (qui sont étroitement liés), la possibilité de collecter des données et de renforcer le dialogue avec l'administration centrale sur les questions pertinentes souvent soulevées au cours de l'EPU (c'est-à-dire le logement, l'éducation, la santé, la non-discrimination, l'égalité entre les sexes, etc.

Au cours de l'événement, les représentants des villes de Bonn (Allemagne) et de Nakuru (Kenya) ont démontré leur engagement fort vis-à-vis des ODD et des droits de l'homme. Melanie Grabowy, Maire adjoint, BonnDans son discours de clôture, elle a parlé des deux VLR soumis par Bonn et de leur lien avec les droits de l'homme. Elle a notamment mentionné l'interdiction du travail des enfants, l'aide aux réfugiés, la fourniture de logements adéquats et abordables, l'égalité des sexes et l'engagement des citadins dans les affaires publiques. Elle a souligné que le processus VLR a joué un rôle très important dans la perception de Bonn au niveau international et a permis à sa ville de se faire entendre un peu plus facilement. Elle a ajouté que "Il existe aujourd'hui une demande claire de la part des municipalités pour participer aux processus d'élaboration des politiques internationales.".

Nakuru, les 4th ville du Kenya, s'urbanise très rapidement. Des efforts sont donc déployés pour faire en sorte que son développement soit durable et que Nakuru devienne une "ville juste" pour tous ses habitants, y compris les "pauvres urbains" qui sont souvent laissés pour compte dans les quartiers informels de la ville. La ville s'est récemment engagée dans un processus VLR, Gitau Thabanja, directeur municipal, NakuruIl espère que cela aidera sa ville à se faire une meilleure idée de sa position par rapport aux ODD et à identifier les lacunes. Répondant à une question sur les avantages de la participation de Nakuru à l'EPU, il a déclaré que "[TRADUCTION]il peut offrir la possibilité d'effectuer des comparaisons avec d'autres et d'examiner les meilleures pratiques en vigueur ailleurs, afin de ne pas réinventer la roue". 

Robert Lewis-Lettington, chef de la section "terre, logement et abris", UN HabitatRobert Lewis-Lettington a rappelé les origines du mandat d'ONU Habitat, profondément ancré dans les droits de l'homme, en particulier en matière de logement, d'eau et d'assainissement. En outre, Robert Lewis-Lettington a également souligné que toutes les entités de l'ONU sont liées par la charte de l'ONU et ses trois piliers, à savoir la paix et la sécurité, le développement et les droits de l'homme. Il est donc pertinent pour UN Habitat de s'engager dans l'EPU, un mécanisme des Nations Unies pour les droits de l'homme, qui traite de nombreux sujets au cœur du mandat d'UN Habitat. 

La discussion qui s'en est suivie avec le public a été très animée :

  • des questions relatives à la nécessité pour les urbanistes de prendre en compte les besoins des personnes âgées et des personnes handicapées en matière de logement, 
  • l'engagement d'un représentant de l'État à renforcer les canaux de dialogue avec les villes,
  • un débat intéressant sur les liens entre les ODD et les droits de l'homme et sur la nature volontaire des recommandations de l'EPU (qui peuvent être acceptées ou simplement "notées"), alors que les droits de l'homme sont en fait des obligations juridiquement contraignantes pour les États,
  • le partage des expériences d'autres représentants de villes sur la manière dont ils déploient des programmes de droits de l'homme.

En conclusion, il a été souligné que, que l'on parle d'ODD ou de droits de l'homme, les villes s'occupent de leur population et répondent à leurs besoins et aspirations, quel que soit le cadre international utilisé. S'engager au niveau international pour présenter ce travail, par exemple par le biais d'une RVL, est important pour les villes, tant en termes de résultats (vue d'ensemble de la situation d'une ville en termes de mise en œuvre des ODD), qu'en termes de processus (coordination entre les différents services municipaux, dialogue avec l'administration nationale, connexion avec d'autres villes et apprentissage auprès d'elles, etc.) L'engagement dans l'EPU apporterait les mêmes avantages aux GRL et la GCH et ses partenaires de la coalition continueront à soutenir leur participation à cet important mécanisme des droits de l'homme.