Le 4ème Forum des Maires intitulé le Sommet des Villes du Futur s'est conclu avec un grand succès. Il a rassemblé environ 400 participants - dont plus de 50 maires - de villes et d'États membres du monde entier, de diverses entités des Nations unies, d'autres organisations intergouvernementales, ainsi que d'ONG et d'universités. Le Forum est en pleine expansion et son développement futur le consolidera en tant qu'exemple de multilatéralisme inclusif où tous les niveaux de gouvernement collaborent pour construire un avenir meilleur pour tous et ne laisser personne ni aucun endroit de côté.
Lors de l'ouverture du 4ème Forum des Maires, le co-directeur Duong a exhorté les Etats membres à envisager d'étendre le mandat du Forum et d'accroître leur participation. Le Global Cities Hub (GCH) a soutenu le Forum dès le début, reconnaissant le rôle unique des maires dans la connexion entre la gouvernance mondiale et les communautés locales. Pour la première fois, les maires disposaient d'une plateforme au sein d'un organe officiel des Nations unies pour exprimer leurs préoccupations et proposer des recommandations directement aux États membres. Il s'agit là d'un changement important, qui reconnaît le rôle essentiel que jouent les villes dans la résolution des problèmes mondiaux. Le codirecteur Duong a félicité la CEE-ONU et ses États membres pour leur travail en faveur du Forum, qui s'est concentré cette année sur le "Pacte pour l'avenir" et ses implications locales. S'exprimant aux côtés de personnalités telles que le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, la secrétaire exécutive de la CEE-ONU Tatiana Molcean et le DED d'ONU-Habitat Michal Mlynar, M. Duong a souligné l'importance de ces discussions.
Plusieurs membres du groupe consultatif du secrétaire général des Nations unies sur les gouvernements locaux et régionaux se sont adressés au forum, à savoir Paola Pabón, gouverneur de Pichincha, et Fatiha el Moudni, maire de Rabat, au Maroc. Leur participation a été très importante pour renforcer le lien entre Genève et New York sur cette question importante.
Les sessions plénières ont mis en avant la pertinence locale du Pacte pour l'avenir :
- Les maires ont souligné les progrès significatifs réalisés dans l'intégration des ODD dans les plans de développement locaux, bien que les villes soient souvent confrontées à des contraintes de ressources en raison d'une décentralisation limitée, de la collecte d'impôts locaux et de l'accès à des fonds internationaux tels que le Fonds vert pour le climat. Les villes envisagent des mécanismes de financement innovants tels que les partenariats public-privé, les obligations vertes et les collaborations avec les banques régionales de développement.
- En ce qui concerne la paix et la sécurité, la violence urbaine était une question centrale, les villes reconnaissant la nécessité de s'attaquer aux causes profondes telles que l'inégalité sociale, le chômage et le manque d'éducation. Les solutions comprennent des approches préventives par l'engagement communautaire et des efforts multidisciplinaires impliquant les forces de l'ordre, les services sociaux et l'éducation, ainsi que la promotion de la cohésion sociale par le biais d'activités culturelles et sportives.
- En ce qui concerne la coopération numérique, les discussions se sont concentrées sur la réduction des disparités en matière d'accès au numérique et d'alphabétisation. Les villes ont introduit des solutions technologiques inclusives pour améliorer les services publics et l'engagement civique, en particulier grâce à des collaborations avec des établissements d'enseignement et des groupes communautaires.
- En ce qui concerne les jeunes et les générations futures, des défis tels que les possibilités limitées d'éducation et d'emploi, les problèmes de santé mentale et la fuite des cerveaux ont été mis en évidence. Les villes s'attaquent à ces problèmes par le biais de conseils de jeunes, d'investissements dans l'éducation et de stratégies de rétention, tout en développant les services de santé mentale et en encourageant la collaboration internationale.
- Enfin, en ce qui concerne la gouvernance mondiale, les maires ont fait écho aux obstacles qui les empêchent d'influencer la prise de décision internationale en raison de contraintes de ressources et d'un manque de représentation. Il a été proposé de renforcer la participation des villes aux forums mondiaux et d'établir des partenariats afin d'accroître leur rôle dans les processus multilatéraux, le Forum des maires étant considéré comme une plateforme vitale pour défendre les intérêts des villes au niveau mondial.
Le président du conseil d'administration de GCH, Sami Kanaan, a souligné dans son intervention au forum que la grande majorité des questions abordées par les États au sein des Nations unies sont pertinentes au niveau local, et que les accords conclus par les États au niveau international ont un impact concret au niveau local. Il a pris l'exemple du traité sur les pandémies en cours de négociation à l'OMS et du traité sur la pollution plastique également en cours de négociation au PNUE. Il existe différents moyens d'intensifier l'engagement des Nations unies auprès des gouvernements locaux et régionaux, a-t-il déclaré. Parmi eux, le Forum des maires est celui qui existe déjà. Cette plateforme est le seul organe de l'ONU qui permet aux maires d'agir en leur nom propre au sein de l'ONU. Le document final adopté à l'issue du Forum sera transmis à la réunion des gouvernements et au secrétaire général des Nations unies. Dans ce document, les États sont encouragés à prendre des mesures pour rendre le système multilatéral plus inclusif, notamment en créant un statut spécifique pour les GRL afin qu'ils puissent participer aux travaux de l'ONU. Les États sont également invités à considérer le Forum des maires comme un organe efficace pour permettre aux maires de prendre une part active aux débats internationaux sur la localisation des ODD. Il a exprimé sa satisfaction de voir le Forum des Maires s'ouvrir sur le monde, avec des maires d'Europe et d'Asie centrale, mais aussi de toutes les autres régions.
Maires et chefs d'organisations internationales
L'un des temps forts du Forum a été la "réunion de haut niveau des maires et des responsables d'organisations internationales". Cette réunion a rassemblé des maires et des responsables de grandes organisations telles que le HCR, la CEE-ONU, la CNUCED et l'OMS pour discuter des défis mondiaux urgents ayant un impact local, notamment la migration, l'urbanisation durable, le commerce, le développement, la santé urbaine et la préparation aux pandémies. La réunion a permis aux maires de s'engager directement avec des leaders mondiaux, tels que ES Tatiana Molcean, HC Filippo Grandi, ADG Li Ailan et SD Nan Li Collins, et de contribuer aux discussions sur la façon de relever ces défis. Il a également souligné l'importance d'un multilatéralisme inclusif, où les efforts locaux, nationaux et mondiaux travaillent ensemble pour trouver des solutions efficaces. Le "Pacte pour l'avenir", résultat du Sommet de l'avenir des Nations unies, visait à refléter cette approche.
Triple crise planétaire
Un autre événement important a été la session "Solutions à une triple crise planétaire dans les villes", organisée conjointement par le GCH, l'UICN et la CEE-ONU. Cette discussion a porté sur la manière dont les solutions basées sur la nature dans les villes pourraient aider à lutter contre le changement climatique, la perte de biodiversité et les chaleurs extrêmes, tout en offrant des avantages tels que l'amélioration de la santé, la création d'emplois, la réduction de la pollution et l'accès à des ressources propres. M. Stewart Maginnis, directeur général adjoint de l'UICN, a souligné le potentiel des solutions basées sur la nature pour améliorer la résilience et la santé des villes dans un monde qui s'urbanise rapidement. La planification de villes durables pour faire face à ces crises implique l'intégration de la nature dans les espaces urbains, tels que les espaces verts et la plantation d'arbres. Le défi "Arbres en ville" de la CEE-ONU a encouragé les maires à s'engager en faveur d'une sylviculture urbaine durable. La création de la coalition des gouvernements locaux et infranationaux pour le traité sur la pollution plastique a constitué une autre étape importante, soulignant l'importance de donner aux dirigeants locaux une voix dans les négociations mondiales sur l'environnement et de mener des efforts pour promouvoir la gestion de l'environnement. Le Réseau Environnemental de Genève et ICLEI, ainsi que d'autres parties prenantes, s'efforcent de renforcer la participation des collectivités locales et régionales à cette négociation, en particulier lorsqu'elle passera à l'étape suivante, à Busan, en novembre prochain.
Femme et maire
Le forum a également été l'occasion d'une table ronde intitulée "Femme et maire : Empowering Urban Leadership for Sustainable Futures", qui s'est concentrée sur les perspectives souvent sous-représentées des femmes dans la direction des villes. Le panel a examiné comment un leadership équilibré entre les hommes et les femmes pourrait améliorer la prise de décision, promouvoir l'inclusion et contribuer à une gestion urbaine plus efficace, conduisant en fin de compte à des villes plus sûres et plus durables. Le maire de Skopje, Danela Arsovska, le maire de Lusaka, Chitango Chitangala, et la présidente du conseil municipal de Glasgow, Susan Aitken, ont notamment fait part de leur expérience et de leur vision sur la manière d'accroître de manière significative la participation des femmes à la vie politique locale.
Partenariats public-privé
Un événement pré-forum, organisé par GCH en coopération avec le Forum économique mondial (WEF), a offert aux maires une occasion précieuse d'explorer les défis et les opportunités liés aux PPP pour faire progresser le développement durable et le financement. Le maire de Québec Bruno Marchand, la responsable de la transformation urbaine du WEF Charlotte Buitboul et le directeur général de la Chambre de commerce de Genève Vincent Subilia ont ajouté une couche importante de compréhension de la collaboration multipartite. Alors que les PPP étaient généralement mis en œuvre au niveau national, leur impact sur les GRL était considérable. Les initiatives de financement des économies circulaires reposent souvent sur les PPP, et les Nations unies ont joué un rôle dans l'élaboration de politiques et de lignes directrices fondées sur des données probantes pour soutenir ces efforts. Des organisations telles que le FEM ont aidé les villes du monde entier à se redéfinir, en créant de nouvelles opportunités durables sur le plan social, économique et environnemental. Les interventions ont mis en évidence la manière dont les gouvernements locaux et régionaux pouvaient s'engager plus efficacement avec le secteur privé et les organisations multilatérales pour promouvoir des initiatives de financement durable.
Revues des sections locales volontaires
Le forum s'est achevé par un atelier sur les "Plans d'action pour la mise en œuvre des examens locaux volontaires (EVL)". Des intervenants et des challengers, dont le maire de Klang Noraini Roslan, la maire adjointe de Buenos Aires Maria Clara Muzzio, des maires et des représentants de Genève, Douchanbé, Mafra, Lusaka et Strasbourg, ainsi que des représentants de la Suisse, ont présenté leurs observations, leurs expériences et leurs commentaires sur les raisons et la manière de développer et d'utiliser le plus efficacement possible un VLR. Il a été souligné que les commissions régionales de l'ONU, ainsi que l'ONU-Habitat, ont développé de bonnes pratiques et des lignes directrices et peuvent être des partenaires précieux. La discussion en salle a reconfirmé l'importance et la valeur ajoutée d'une RVL en tant que processus d'auto-évaluation locale et de prise de décision orientée vers l'avenir.
Prochaines étapes du Forum
Dans l'ensemble, le 4e Forum des Maires a mis en évidence l'importance croissante des villes dans la gouvernance mondiale et la nécessité d'une collaboration plus étroite entre les acteurs locaux, nationaux et internationaux pour relever les défis mondiaux. Les maires ont démontré leur capacité à contribuer de manière significative aux efforts de développement durable. La prochaine édition devrait se tenir à l'automne 2025, en attendant la décision du Comité exécutif de la CEE-ONU d'étendre le Forum en tant qu'organe officiel de l'ONU. La GCH continuera à s'engager pour renforcer le multilatéralisme inclusif en consolidant le Forum. Nous comptons sur toutes les commissions économiques régionales des Nations unies pour continuer à coopérer et à contribuer à son succès en invitant des maires du monde entier. Un mode de financement multi-donateurs améliorerait le Forum en complétant les services de base fournis par les Nations Unies pour une participation plus large et une approche plus inclusive.
De plus en plus de villes produisent des VLR et des VSR (plusieurs centaines à ce jour dans le monde entier) en tant qu'outil pour contribuer à l'avancement des SDG. Le Forum pourrait être la bonne plateforme multilatérale, similaire au HLPF pour les VNR des États, pour permettre aux villes et aux régions de présenter et de discuter de leurs VLR et VSR, en présence et en coopération avec les États membres de l'ONU, les agences de l'ONU et les organisations qui s'intéressent et sont intéressantes pour les villes et les régions. Ce type d'échange offrirait plus d'espace pour un dialogue interactif, Genève accueillant la plupart des organisations internationales clés pertinentes pour la mise en œuvre des ODD.
Le document final adopté par les maires lors du Forum est disponible à l'adresse suivante ici.